Aquitator en procès.

 La vie des magistrats dans notre France n’a rien d’un fleuve tranquille et celle du premier d’entre eux, le garde des sceaux, ressemble à ce que fut l’existence d’un Louis Mandrin (1) contrebandier généreux dans sa version populaire, Aquitator n’a-t-il pas évité la prison à nombre d’accusés ? Deux bouillants syndicats de la magistrature, semblables en tous points aux nombreux syndicats français, traînent leur patron -le garde des sceaux- devant la justice appuyés par une association anti-corruption la nommée Anticor (2). Que pour un ministre la cour soit appelée Cour de justice de la République et qu’elle soit composée d’élus et de magistrats ne change rien à son but : juger et faire tomber éventuellement le ministre sous l’accusation de délit d’ingérence.
 Un fameux délit limité « aux dépositaires de l’autorité publique » fonctionnaires et élus, mais qui pourrait bien un jour s’appliquer aux entrepreneurs et même aux citoyens lambda en de véritables « procès staliniens » destinés à écarter tout opposant au régime comme ce fut dans l’Union Soviétique. Car il est bien flou ce texte de loi (article 432-12) et puisque la justice doit être rendue au nom du peuple français, il faudrait que le dit texte soit compris de tous et les attendus bien définis et rigoureux, sans ressembler à une glose compréhensible des seuls initiés.
 Le ministre garde des sceaux sera fixé sur son sort sous peu mais la boîte de Pandore est désormais ouverte et il est presque certain que d’autres syndicats français de l’industrie ou du commerce s’appuyant sur cet article de loi et sa jurisprudence tenteront de suivre la voie ouverte par la magistrature. Initiative qui placerait ces syndicats (3) dans un rôle d’inquisiteur voire de procureur pour peu que cadres, patrons, directeurs et managers - qu’ils soient simples citoyens ou fonctionnaires- leur déplaise.
 J’espère me tromper mais ce procès engagé par le corps des magistrat, n’est pas prêt de tomber dans les oubliettes. 
Jean-Bernard Papi ©
 
(1) Louis mandrin (1725-1755) après sa mort il fut l’objet d’un culte pour le moins immérité.
(2) Anticor étant spécialisé dans la corruption et les pots de vin on attend ses révélations dans cette affaire.
(3) À condition que leurs statuts le permette.
 
 

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