Éloge du blasphème

Éloge du Blasphème.
 
Les bras m’en tombent. Quel courage chez cette femme, cette Caroline Fourest, l’auteur de Éloge du Blasphème publié chez Grasset. Son credo ? Pas de liberté et de remise en cause des dogmes qui nous brident, sans la possibilité de blasphémer ! Elle s’est fait des ennemis. Mais c’est une guerrière qui n’a peur de rien, et surtout pas d’affronter les bigots de tous crins qui fourmillent autour des religions qui ont pignon sur rue. Ancienne de Charlie Hebdo, elle règle aussi des comptes auprès de ceux, lâches, peureux ou fanatiques qui ont trouvé que les gars de Charlie « l’avaient bien cherché ». Il ne s’agissait pas, dans ces assassinats, de venger l’image ternie d’un individu, le prophète, mort depuis treize siècles, il s’agissait d’un crime fanatique et de rien d’autre. Et elle pointe du doigt quelques intellectuels dont je tairai le nom, le pape, et une nébuleuse d’associations qui ont toutes pour but d’éteindre le Siècle des Lumières en France pour le remplace par celui de la Lampe à Huile. Associations financées naturellement par nos impôts.
Et puisque nous sommes dans la réflexion tournons- nous vers le persan Omar Khayam (1048-1132) poète, géomètre, astronome, mathématicien, physicien, philosophe et médecin, esprit universel qui « n’appréciait guère les prophéties et pas du tout les prophètes ». Un quatrain que n’aurait pas renié Charlie  :
   Boire du vin, faire la fête, ma loi, la voilà !
   Croire en Dieu et être athée, ma religion, la voilà !
   J’ai dit : -« Terre ma fiancée, quelle est ta dot ? »
   Elle a dit : - « Ton cœur troublé, ma dot, la voilà !
Un dernier mot venu de Bernard–Henri Lévy à propos de Éloge du Blasphème : « …le racisme contre les Français nés musulmans est une infamie mais (que) la critique du Coran est, comme la critique des textes juifs et chrétiens, une conquête de la laïcité ». Le prix du courage décerné par le Pen- Club a été attribué à Charlie Hebdo. Il aurait pu être donné à Caroline Fourest.
 
Jean-Bernard Papi ©mai 2015

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