Le héros de ce roman policier ne roule pas en Ferrari, ne fume pas la pipe, n’est pas en permanence entre deux dépressions nerveuses, ne boit pas du whisky les pieds posés sur son bureau, il n’a pas un médecin pour ami, il n’est pas particulièrement coquet et n’est pas Belge non plus, et ce n’est pas une femme. C'est un tueur.
Il est comme vous et moi, ou plutôt comme vous. Avec cette différence : Il est anonyme et dangereux.
"Mercenaire du crime et volontaire pour n’importe quel trafic louche, pourvu que cela me rapporte, voici ma carte de visite. C’est un métier qui n’exige pas de compétences particulières pense-t-on, tuer (ou éliminer) ne parait pas difficile. En réalité cela exige une quantité de qualités, autant que pour être pilote de course ou pianiste. Je dois être patient, bon observateur, avoir la main ferme et du sang froid pendant l’« action » et surtout, je ne dois pas être embarrassé par une conscience tatillonne et volubile ou par un cœur d’enfant de Marie. Encore que je ne me souvienne pas d’avoir eu à supprimer un honnête travailleur, un bon époux ou un brave à trois poils, je le ferais si cela m’est commandé et payé, car qui sait quelle crapule se cache derrière l’apparence de l’honnête homme ou de la femme sérieuse ? Et puis qui suis-je pour connaître le fond des choses ? Ceux qui me commandent ont leurs raisons que je suis supposé ignorer. Pour un enfant j’hésiterais c’est certain, simple réaction épidermique de père de famille, dirait-on ; et quel crime pourrait-il avoir commis ? Je n’aimerais pas avoir à le faire, c’est tout. Par bonheur il n’est pas question de tuer Aurélie Valence, la demoiselle que je dois convoyer à l'autre bout de la France tout en m'efforçant d'échapper aux copains de Samir Vanadjian, des durs qui ont le goût du sang." (à suivre)
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J'avoue que j'ai un moment cherché où Jean-Bernard Papi voulait en venir. Les trois quart du bouquin paraissent un peu brouillon, un peu foulli. Et puis les choses s'éclairent et l'on comprend enfin le lien entre tout. L'intrigue est vraiment bien trouvée, et le noeud de l’histoire peut se révéler être de l'or en barre. Pourtant, le dénouement de tout arrive un peu trop facilement. Un peu trop vite. Un peu trop gentiment. Le tueur à gages manipulé par certains des plus hauts placés dans l'appareil étatique, et qui finalement se voit proposer une porte de sortie par ces mêmes manipulateurs... c'est un peu dommage, et l'ouvrage aurait probablement gagné à quelques chapitres de plus et à une fin un peu plus complexe.
Mais globalement, c'est tout de même un moment agréable. Le personnage principal est assez attachant, malgré son métier, et bien loin d'être aussi froid et sans scrupule qu'il ne l'est décrit au début de l'ouvrage J'ai aimé la narration à la première personne qui donne du rythme et du punch à toute cette histoire. Une fin un peu en ouverture, mais dont on se doute fort bien qu'il émergera sans trop de mal.
Un bon moment, une lecture facile dont le style correspond très bien au narrateur, pas inoubliable mais plutôt agréable." Ecrite par Thyde le 10/05/2012
.........à suivre |