Jean-Bernard Papi, romancier, essayiste, nouvelliste et poète
Il n'y a de recette de jouvence que le rire.
Partageons nos plaisirs. Vous lisez ! J'écris !
Les Cygnes.
Quoi de plus digne et de plus beau que cet oiseau ? Sur des photographies de cygnes de Wolfgang Autexier, tous sauvages et vivant dans leur milieu naturel, j'ai composé quelques poèmes. Nous avions l'ambition de faire un gros livre consacré à cet animal; pour l'instant seuls la quarantaine de poèmes et autant de photos, -voir les échantillons ci-dessous-, qui les accompagnent sont éditables. Nous cherchons donc un éditeur pour ces poésie, l'écriture des textes complets et scientifiques viendront plus tard. S'ils viennent.
Photo Wolfgang Autexier
Pourquoi ce dédain lorsque tu danses ? Tu troubles mon eau par ton agitation. Cherches-tu à me séduire ou à m’effrayer ?
Voilà bien le mâle dans son incohérence dans son refus de se faire oublier. Va jouer avec les mauvais garçons tu n’appartiens plus au corps de ballet.
Tu peux encore sur un tango tourner la tête d’une oiselle, auprès d’une oie hors d’âge jouer au gigolo, mais tu ne seras jamais qu’un foutriquet guère plus gracieux qu’une vieille chandelle.
Ceci n’est pas véritablement un cygne mais une animalité double, une énigme dont les pensées se détricotent dans la profonde nuit. Ne l’approche pas si par malheur tu la rencontres, fuis l’on n’obtient rien de bon d’une chimère.
Cependant l’aube te donnera la clé de ce mystère le jour est un principe qui nous aide à comprendre et la vérité n’est pas là où tu croyais l’entendre.
Photo Wolfgang Autexier Je fus, dit-on, le modèle des drakkars venus du Nord N’ai-je pas le profil d’un dragon ? Maman me disait toujours : Tu n’as rien d’un hors-bord avec ton gros pif et ton gros bedon.
Mais pour ce qui est du drakkar elle disait : les Vikings quand ils vont à pied c’est mieux. Maintenant si c’est pour un casting je peux remplacer Gérard Depardieu. Je suis au top pour les comédies musicales. Maman disait aussi : Quand tu chantes tu es plus proche du crapaud que de la cigale. Appelez-moi, j’habite sur la Charente.
Quand l'oiseau Phénix épuisé déploie ses ailes il sait qu’il va mourir, son temps est accompli. il se consumera alors du feu qui dort en lui puis il reviendra, ressuscité dans l’œuf immortel.
Toi cygne qui ne vit que sur l’eau oublie l’oiseau soleil reproduis-toi, innocent, comme font les passereaux ne calcule pas, n’interprète pas, tu n’es pas le héros de ton monde de carpes, de hérons et d’abeilles.
Mon ombre s’est noyée au cœur d’une aquarelle et quand je trace ma voie sur ce miroir d’or le ciel m’éclabousse de millions d’étincelles qui me font une escorte d’une paisible aurore.
J’y ai la dignité du plus grand des monarques recevant à Versailles dans la galerie des glaces. Parfois des Doges de Venise j’incarne la barque Bucentaure. Un navire ? Mieux encore : un palace.
Nul dans la nature ne passe mon élégance, le lys seul au jardin éclipse ma papale blancheur. Hélas ! Dans le monde mon orgueil est un vice qui me fait solitaire et plus souvent frimeur.