Quand tous les deux sur le Loch Ness vous promenez loin de la rive votre pâle silhouette et quand vers l’eau votre cou se renverse en gracieuses et blanches courbettes
je jure que nombre d’amateurs de whisky au soir venu ont bien cru voir Nessy.
Ah ! Être l’Élu d’un jour me pavaner prophète jusqu’au délire et traverser à pied l’eau pour mourir ainsi que l’on crève en basse-cour cou coupé dans les cris et les rires.
Puis sur un lit de topinambours je serai en gloire même si je dois cuire comme une oie de Noël à Saint-Flour.
Ma nature me porte à exagérer mes dons. Ange ou Garuda ? J’ai choisi le dindon.
Endors-toi, l’eau est calme et là-haut les nuages gris ne portent pas la pluie. Puisque nul ne te réclame laisse-toi bercer sur l’onde.
Toi qui ne connais du monde que l’eau trouble et le ciel clair qui n’arpenta jamais une route moins encore une rue de Paris (et tant pis pour Baudelaire) toi qui ne fus sans doute jamais enragé de patrie ni d’emploi, ni d’impôts endors- toi vite, oublie la terre les humains et leurs maux.
J’attends les enfants. Les voici. Ah, que mon cœur est grand ! On me dit que ce sont des musiciens ? Eh bien qu’importe ne soyons pas chien Applaudissons !
Et si c’était ta mort pauvre fou qui vient vers toi qui t’invite dans sa danse. Entends-tu le violon furieux dont elle s’accompagne parfois. Laisse, je t’en prie, la faucheuse au coin du bois je ne veux pas entendre ton chant dernier. Mais n’est-ce pas plutôt un signal un appel lancé par delà les étiers ? Viens la belle, allons ouvrir le bal !
Vois comme l’eau du lac est devenue livide ! La mort qui danse n’est pas une imposture. C’est une affaire de temps. Ne sois pas si stupide à quoi bon exhiber ta belle musculature.