Jean-Bernard Papi, romancier, essayiste, nouvelliste et poète

                                                La littérature est un art de combat.  

Allons z-enfants de la matrie !

Samedi 25 Novembre 2017
Allons z-enfants de la matrie !
 
  Maman tu me mets dans l’embarras, et même sauf le respect que je te dois, tu déconnes complètement. Hier tu me fais lire Voltaire, Marcel Proust, Hugo, Camus en insistant sur la beauté de leur langue, sur leur style et sur la qualité de leurs idées et aujourd’hui que vois-je : un affreux salmigondis de féminisation des mots de métier lorsqu’ils n’existent pas au féminin (charpentier et charpentière, coureur et coureuse) ; de règle de grammaire du pluriel donnant le pluriel et le genre aux plus nombreux (au lieu du masculin) : "Ce professeur et ces dames sont des idiotes" ; ou au plus proche : "Ces maîtres et cette dame sont des idiotes". Encore que là, chère maman, ces accords se retrouvent tels quels dans nombre de textes de journalistes, d’étudiants ou d’apprentis écrivains (ou écrivaines). Tout ça au prétexte qu’il n’y pas de raison dans notre monde « qui change » de donner la préférence au masculin : "Il fait beau aujourd’hui, les cerisiers sont en fleurs" deviendrait donc : "Elle fait belle aujourd’hui, les cerisiers" …
  Mais ce qui précède c’est du pipi de chat par rapport aux textes androgynes dit (dite) : écriture inclusive. Pouah !  Voici donc du Marcel Proust inclusif : « En réalité, chaque lecteur.trice est quand il.elle lit, le.la propre lecteur.trice de soi-même » Mais comme dans notre horrible langue machiste après un point, même médian ( ?), on doit mettre une majuscule revoici Proust nouvelle mouture : «  En réalité, chaque lecteur.Trice est quand il.Elle lit, le.La propre lecteur.Trice de soi-même. »
Bravo les crétins ! Belle invention et si intelligible  !
  L’académie française porte un jugement sévère, chère maman, sur cette nouvelle forme d’idéologie : « La démultiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit abouti à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité […] la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd’hui comptable devant les générations futures. »
Nouvelle pompe à fric : il existe déjà un roman en écriture inclusive chez Héloïse d’Ormesson et les éditions Hatier ont commencé à distribuer des manuels pour CE2 introduisant l’écriture inclusive.
  Sommet de l’imbécillité : 314 profs de français refusent d’enseigner autre chose que le salmigondis ci-dessus.(donc à virer au plus vite ! fired!) Parti comme c’est, dans une ou deux générations personne ne lira plus nos grands livres dans leur composition originale.
   Une dernière chose : personne ne m’empêchera d’utiliser les mots de nègre, négresse, bougnoule, aveugle ou sourd, si bon me semble et les métiers féminisés seulement après l'aval de l'Académie Française. La langue française appartient à tout le monde et nous en sommes tous comptables, même si cela déplait aux féministes. En parlant de ces dames (sic) Caroline de Haas affirme que un homme sur deux ou  trois est un prédateur. C'est vrai et cela vient de l'époque ou les mâles chassaient pour nourrir la famille ; le plus simple serait d'en envoyer deux sur trois à la boucherie, genre Verdun !
 
Jean-Bernard Papi©

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