Ne vous laissez pas abrutir par les caporaux de Paris.
Jamais les provinciaux n’ont été plus mal considérés par un gouvernement. Tout se passe aujourd’hui comme si Paris était la seule France. Hors de Paris point de salut, disait-on autrefois. La province ? Au-delà du périph ? Une bande de fainéants et de dégénérés par l’alcool ! Ils ont les WC dans le jardin vous vous rendez compte ! (1). Quand je dis « province » c’est campagne qu’il faut comprendre.
Tous les Français sont invités à bosser. Sauf eux à qui l’on restreint l’usage de leur outil principal : l’automobile. Cela par un jeu insidieux de taxes, de vérification pointilleuse, de limitations de vitesses (2) lourdement pénalisées en cas de dépassements, de tape-culs et de plateaux (3) qui rendent la traversée de certains villages et villes aussi difficiles à fignoler qu’un slalom géant à Val d’Isère. Je connais une rue dans une petite ville de vacances, où l’on ne circule plus en raison d’une accumulation de « coussins berlinois » dans les deux sens. Car, on ne devrait pas avoir à le rappeler, l’auto en province sert à aller au boulot -80 km en moyenne chaque jour ouvrable-(4), à se rendre chez le médecin toujours à perpette, à aller faire ses courses dans la ville proche, à amener les enfants sur les stades, au lycée, à l’université etc. Et « en même temps » la télévision nous gave de pubs pour les automobiles, et pas électriques. Cherchez l’erreur.
Certes le dieu Ecologie réclame sa cathédrale (5), mais est-il juste que ce soit la province qui en face les frais ? On ne nous fera pas croire que le forfait Navigo (des Parisiens) est vendu à son juste prix et que le surplus n’est pas à la charge du contribuable (voir les dettes éloquentes de la RATP et de la SNCF). Mais le carburant chez les ploucs est vendu sans remises, ni aides financières. Vous voudriez qu’ils passent au tout électrique, véhicules et chauffage ? Mais, en dehors de tout coût, un zest de neige, une inondation ou une tempête prive de courant plusieurs dizaines de milliers de foyers. Des foyers qui attendent une amélioration des réseaux électriques, des routes plus faciles à déneiger et des zones inondables enfin définies.
La France rurale représente un maillage de 35.357 communes, trois fois plus que l’Allemagne et quatre fois plus que l’Espagne et l’Italie. Il y a du pain sur la planche pour faire en sorte que ceux qui y vivent ne soient pas laissés pour compte. La province travaille, elle a ses usines, ses artisans, ses élevages, ses silos à grains, ses forêts et ses habitants n’en déplaise aux Parisiens. Alors un peu de bon sens chez nos ministres jacobins et rendez à la province sa liberté et la gestion de ses responsabilités. Pas l’indépendance tout de même, mais qui sait…
Nota: Au Moyen âge, le Droit Public entre vassal et suzerain (bien oublié aujourd'hui) voulait que "nulle taxe ne put être exigée qu'après le consentement des contribuables..."
Jean-Bernard Papi ©
(1) C’est vrai avoir deux WC dans la maison est courant, ajoutons un dans le jardin qui ne sert pas mais sait-on jamais.
(2) Chantal l’a rêvé, Edouard l’a fait.
(3) Tape-culs qui préparent des problèmes de colonne vertébrale et d’ostéoporose. Sans compter les amortisseurs …
(4) Impossibles à faire à vélo ou en trottinette.
(5) En 2007 le Grenelle de l’environnement à décidé de diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre en France soit une réduction de 75% d’ici 2050. Le transport participe à 50% de ces émissions et tout naturellement les véhicules individuels sont les plus faciles à sanctionner.
Partagez sur les réseaux sociaux
Commentaires :
Laisser un commentaire
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !