Allez les filles !
Au cours d’une conversation avec mon neveu Antoine, journaliste foot à l’Equipe, j’avais abordé avec lui ce que j’estimais être les qualités intrinsèques du football féminin, en France et ailleurs. Je le sentais peu convaincu par mes arguments. Ancien joueur amateur de foot moi-même, je m’identifie plus aux joueuses -que jadis j’aurais peut-être pu modestement égaler-, qu’aux garçons tant le jeu de ces femmes est fluide et construit sans recherche de spectacle et de brillance à tout prix, pas d’effet de mode capillaire non plus mais du naturel et de la grâce. Après un accrochage avec l’adversaire, chez les filles point de « cadavre » inerte jonchant le terrain, point de corps qui se tortille ad libitum en hurlant de douleur, point de gros yeux innocents ou furieux prenant le ciel à témoin, point de menace envers l’arbitre ; juste un football efficace et frais comme nous aimions le pratiquer jadis entre copains. Mais les hommes ne furent pas toujours généreux et impartiaux avec le foot féminin.
En 1920 l’équipe féminine de la française Alice Milliat, battit la meilleure équipe des Iles Britanniques, à la suite de quoi en 1921, le foot féminin disparu des écrans pour cinquante ans. Les autorités en la matière, en l’occurrence l’Association britannique de football, interdirent aux femmes cette pratique qu’elle jugeait indécente. Revendicative et féministe, la joueuse Alex Morgan au nom de l’équipe américaine, et de toutes les équipes de filles, exige désormais, à juste raison, des salaires et une visibilité en rapport avec leur succès. Aujourd’hui, la France compte environ 110.000 joueuses licenciées, certaines dans les clubs les plus huppés. Déjà sept matchs de la Coupe du monde se joueront à guichet fermé et la totalité des billets pour l’un des derniers matchs ont été vendus en 31 minutes, c’est dire le succès de cette compétition mon cher Antoine, et la qualité de jeu des équipes de filles.
PS : La photo représente l’américaine Brandi Chastain artisane légendaire de la victoire de l’équipe américaine lors de la coupe du monde en 1999 après qu’elle eut enlevé son maillot dans l’excitation de la victoire.
Jean-Bernard Papi ©
Partagez sur les réseaux sociaux
Commentaires :
Laisser un commentaire
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !