Jean-Bernard Papi, romancier, essayiste, nouvelliste et poète

                                                La littérature est un art de combat.  

Artiste et quoi encore !

Mercredi 26 Février 2020
Artiste et quoi encore !
Jaime beaucoup monsieur Griveaux. Naturellement j’en ai honte mais que voulez-vous, là où d’autres le trouvent horripilant et techno, moi je le trouve charmant et même enjoué. Dans les vaudevilles de Feydeau j’ai toujours célébré les amants et détesté, voire méprisé, les maris trompés. Car Griveaux est l’amant d’une « môme Crevette »(1) un peu loubarde à laquelle il envoie ses hommages, oh combien vibrants, par la voie des ondes et de la 4G. Fut un temps où il aurait posté de délicates missives : « Vos beaux yeux Marquise d’amour mourir me font… », mais la poste comme la SNCF souffre de son impossibilité à prévoir et dans ce cas il est préférable de se passer de comparses et, finalement, de se débrouiller par soi-même en faisant tout, tout seul. Mais quel hommage glorieux et hardi à la dame de ses pensées ! Ainsi, faute d’expédier son cœur (son pauvre cœur solitaire, ce cœur plaintif, ce cœur d’automne) (2) à la belle, c’est un succédané qui lui est parvenu par la voie du téléphone. Ce qui n’a pas eu lieu de plaire au mari. Car le compagnon, l’horrible mari, non content de porter des cornes l’a fait savoir au monde entier tout en se justifiant dans une logorrhée punitive et ringarde que ne renierait pas un tract de la CGT. Et la France éternelle sut. Eternelle car comme lors de la précédente Grande Guerre elle n’hésite pas à dénoncer, calomnier, moucharder et j’en passe. Réseaux sociaux ? Une Gestapo du niveau du CE1. Mais aussi pourquoi s’y abonner ? Passons... Et regardons plus loin.
Jean-Bernard Papi
 
(1) La Dame de chez Maxim
(2) Ma douce enfant, ma pauvre enfant
Ne mêle pas l’esprit aux choses de la chair…
Charles Guerin Le cœur solitaire

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