Ô Corse île d’amour
"Ô Corse île d’amour," chantait Constantin Rossi (1907/1983) dit Tino Rossi de sa voix suave qui dégoulinait comme une crème sucrée. Où est donc cet amour aujourd’hui ? Pas chez les Corses en tout cas, pas chez les enfants des nationalistes qui font les fiers à bras dans la rue la nuit. Le journal Sud Ouest du dimanche 27 mars 2022 a interviewé Jean-Pierre Susini, vétéran des évènements d’Aléria en 1975 (1) et second couteau de Siméoni père du nationalisme corse, le champion des « nuits bleues » où l’on plastiquait à tout va les résidences secondaires qui déplaisaient aux voyous d’alors. Car c’étaient des forbans, des voyous, ces bergers qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez et qui avaient peur de ne plus maitriser « le flux migratoire » comme ils appelaient l’arrivée de ces gens du continent sans se rendre compte que ces gens amenaient un air frais, et de l’argent frais, dans cette île sclérosée par une vision du passé dans laquelle ils se donnent le beau rôle. Rassurez-vous les amis, l’île de Corse n’est pas plus jolie ni plus attachante que ne l’est la Crête et je connais bien des paysages en France aussi pittoresques, aussi accidentés et parfois tout aussi mal famés.
Que dit Jean-Pierre Susini : « Aujourd’hui encore la lutte nationaliste est soluble dans l’argent…si demain la France nous donne l’indépendance, je serais le premier à la refuser. Dans ce contexte [celui d’aujourd’hui] ce serait aussitôt la guerre civile. L’Etat va nous dire de nous mettre d’accord sur un projet avant de revenir aux négociations et personne ne se mettra d’accord. »
Alors quel avenir pour la Corse ? Pas le tourisme puisque, le plus inconstitutionnellement qui soit, les Corses veulent un statut pour les « résidents » c’est-à-dire pour les métros et les étrangers qui voudraient y bâtir leur résidence secondaire. L’industrie ? À condition qu’elle ne dérange personne et qu’elle soit d’un bon rapport. La pêche, l’élevage ? … Hélas! Je vois pour l’île encore quelques beaux jours de « danseuse de la république », une danseuse capricieuse, ne recevant jamais assez et farouchement individualiste dans ses haillons. Une dernière chose, amis Corses, si vous vous sentez plus mal lotis que l ‘Afghan, l’Ukrainien ou même le Russe, alors oui il faut émigrer même si c’est contre votre ADN.
Jean-Bernard Papi ©
(1) Le 22 aout 1975 L'action régionaliste corse occupe la cave viticole d'Aléria tenue par un rapatrié d'Algérie. Considéré comme l'acte fondateur du nationalisme corse. Voir sur Wikipédia.
PS : La Corse par bonheur compte des sites merveilleux et un chanteur non moins merveilleux à écouter sur faceboock sans modération : jean-charles-papi-music.
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