Soyons insultés car nous le méritons bien.
Soyons lâches et conspués car nous le méritons bien. Comment les organisateurs d’une exposition consacrée à un dessinateur de bande dessinée ont-ils pu déprogrammer en urgence cette exposition sous la pression d’un quarteron de censeurs ? Inimaginable. A-t-on un jour déprogrammé Reiser, Cabu, Wolinski ? Résumons : Bastien Vivès auteur de bandes dessinées dont certaines, burlesques et absurdes, montrent des enfants fortement sexués ou en proie à des émotions érotiques, est accusé de faire l’apologie de la pédopornographie, rien de moins. Au temps de Flaubert on aurait écrit qu’il portait atteinte aux bonnes mœurs. Notons aussi que ses BD pornographiques sont vendues dans des pochettes et aux plus de 18 ans. Une de ses dernières BD « Une sœur » a fait l’unanimité des critiques dans ce que la France compte de journaux intelligents et honnêtes (1).
Donc ce quarteron de censeurs a fait déprogrammer une exposition qu’ils n’ont pu visiter puisqu’elle n’était pas installée et naturellement pas encore ouverte au public. Que des auteurs de BD, mâles et femelles, invités ou présents, n’aient pas apprécié que cette rétrospective concerne Bastien Vivès et pas eux, aient monté une cabale, cela se comprend sans être absout pour autant mais que des étrangers au festival viennent y mettre leur grain de sel désobligeant cela prouve que dans notre pays l’autorité même au petit niveau n’est qu’un tigre de papier. Accusé de pédopornographie par la justice puisque nos censeurs ont porté plainte, Vivès tomberait sous l’article 227-23 du code pénal qui sanctionne toutes représentations pédopornographiques y compris des dessins.
Pis, les capons de Médiapart lesquels ont mainte fois prouvé que le ridicule ne tuait pas, demandent aux organisateurs du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême de rédiger « Une chartre d’engagement afin que les futures sélections et programmations du festival soient réalisées dans le respect du droit des personnes minorisées ainsi que dans l’égalité de leurs représentations ». Ainsi soit-il et que chaque BD désormais fasse une petite part aux LGBTQ (désolé si j’en oublie), aux noirs, mulâtres, chinois, martiens, chihuahuas et fadas en tous genres. Sachant que les éditeurs commencent à se doter de lecteurs chargés de détecter et corriger les manuscrits comportant des paragraphes pouvant choquer les minorités, autant demander aux écrivains, dessinateurs et artistes de céder la place aux robots. ChatGPT fera très bien l’affaire.
Comme un dessin sur le sable s’efface lorsque monte la marée, la liberté d’expression, en France, se dilue lentement sous les efforts des pisse-vinaigres bien décidés à la faire disparaitre au cours de ce qu’il faut bien appeler leur révolution culturelle (2).
(1) Voir Wikipédia à propos de « Une Sœur » de Bastien Vivès.
(2) Le 8/08/1966 Mao pond une loi définissant la révolution culturelle : « La grande révolution culturelle prolétarienne vise à liquider l’idéologie bourgeoise, à implanter l’idéologie prolétarienne, à transformer l’homme dans ce qu’il a de plus profond, à réaliser sa révolution idéologique, à extirper les racines du révisionnisme, à consolider et à développer le système socialiste ». On ne peut s’empêcher de faire un rapprochement.
Pour en savoir plus : Le Point du 19/01/23 article de Romain Brethes et du 26/01/2023 article de Peggy Sastre - Sud Ouest du 28/01/2023 page 21 article de Philippe Belhache.
Jean-Bernard Papi ©Partagez sur les réseaux sociaux
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