La fièvre olympique
Monsieur Thomas Bach, président du Comité International Olympique (CIO) s’étonne d’entendre les Français dénigrer les Jeux olympiques de Paris, faire du bashing comme il dit dans la langue de Coubertin. Il y a pourtant de quoi. Avec les jeux du cirque, disaient les Romains, on n’a rien inventé de mieux pour abrutir et infantiliser le peuple. Et pour ce qui est d’infantiliser les Français on ne peut guère faire mieux qu’avec cette « épopée » de la flamme olympique depuis la Grèce jusqu’à Paris. Il y a le symbole dites-vous, Prométhée dérobant le feu -la science, la technique- aux dieux et venant le confier aux ignorants que nous sommes. Merci pour les ignorants, aujourd’hui ce sont les hommes qui en apprendraient aux dieux ; la liberté du corps attachée à l’ardeur de la flamme ? Quand on sait, par exemple, que les femmes dans l’antiquité grecque étaient interdites de jeux comme spectatrices et concurrentes où est la liberté ?
Rappelons à nos gentils organisateurs que cette cérémonie autour du feu est née en 1936 lors des jeux de Berlin, portée et mise en scène par le ministre de la Propagande du IIIème Reich Herr Doktor Joseph Goebbels. La flamme et sa torche y étaient brandies par de grands athlètes blonds aux yeux bleus. Qui furent battus par de petits métèques noirauds… la cendrée des stades est impitoyable.
Cher monsieur Bach, ne trouvez- vous pas qu’il y a d’autres sujets brûlants susceptibles d’accaparer notre attention plutôt que le voyage extatique d’un lampion de la Grèce vers la France. Dans tous les foyers de l’hexagone et d’ailleurs vous trouverez toujours de quoi faire flamber votre bidule et à des coûts tellement minimes que ce n’est pas la peine de vous les donner. Je sais, je connais quelques personnes -des journalistes- qui s’extasient et n’ont pas de mots assez forts pour glorifier cet enfantillage. Car dans les enfantillages et l’immaturité les Français sont des médaillés d’or manifestant comme à la garderie dès qu’ils ne sont pas d’accord entre eux, et même dans le cas contraire. Aujourd’hui dans Science Po les activistes pro Hamas, hier avec les Gilets Jaunes des ronds-points… et moi-même dans ce libelle.
Le corps d’un athlète et l’âme d’un sage, voilà ce qu’il faut pour être heureux disait Voltaire ; alors puisque vous me faites l’honneur de peut-être me lire, permettez-moi de vous demander, question subsidiaire, quel est le but des jeux para-olympiques ? Les handicapés sont-ils des athlètes meilleurs et plus performants que les « entiers » ? Doivent-ils servir de modèles aux jeunes ? Leur âme est-elle du plus haut niveau ? Et pourquoi s’arrêter-là, pourquoi ne pas lancer les jeux olympiques des seniors, des adolescents, voire des bébés avec promenade de la flammes dans les hepad, les collèges et les crèches ? Il y a là de belles émotions en perspective qui nous permettront de bêtifier et de gâtifier tout notre saoul.
Jean-Bernard Papi ©
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