Jean-Bernard Papi, romancier, essayiste, nouvelliste et poète

                                                La littérature est un art de combat.  

Petits contes de mon village.( 20 articles au dec/ 2016)

Samedi 20 Juillet 2013

Petits  ontes de mon village:


1-L’arrivée de l’électricité     
(ou pour ou contre les moyens du progrès)
 
Au village gaulois nous avions reçu une circulaire de la capitale qui nous informait qu’il allait être posé, chez nous, des poteaux et des câbles en cuivre destinés à  nous alimenter en électricité, comme monsieur Edison l’avait fait pour une cité américaine.
 Aussitôt se constitua un comité fort bruyant de personnalités opposées au projet, les « contre ». Y figuraient le boucher et le boulanger pour qui il était impossible de découper de la viande et pétrir de la farine autrement qu’éclairé par une chandelle. Les écologues étaient également contre car ils protégeaient une espèce d’oiseau particulièrement étourdi et de ce fait en voie d’extinction. Il s’agissait de la Paruline azurée bien connue dont  la propension à se cogner aux branches de la forêt et à tomber dans l’eau de notre rivière était, elle aussi, bien connue. Ils firent savoir que leur tâche était déjà rude et que l’arrivée de l’électricité causerait la mort des derniers exemplaires de la Paruline. Et comme d'habitude sans expliquer pourquoi.
François Bijoux notre maire,  lors du conseil municipal du 14 juillet déclara
solennellement, que tant qu’il serait maire nous n’aurions jamais l’électricité. Il fut applaudi comme il se doit par sa majorité et par son adjoint, un marchand de chandelles. Les « pour » tentèrent bien de raisonner les « contre » mais que pouvait-on faire contre la Paruline azurée et les chandelles ? Rien, d’autant que le garde-champêtre, un ami du maire, se mit à rôder près de leurs maisons dans le but louable de leur dresser procès verbale pour des peccadilles, comme l’excès de vitesse en charrette  qui transforme la vie des villageois en micro enfer. 
 
2-Immigration.
 

L’autre jour, au comptoir du « Poulet tapageur », le café tenu par notre vieille amie Ségo, Manuel notre garde-champêtre affirmait à qui voulait l’entendre que l’immigration constituait une richesse pour le village. Il dardait sur nous ses petits yeux, ronds et fixes d’oiseau courroucé, comme pour nous en convaincre. C’est vrai que nous n’avons pas à nous plaindre du vidangeur et du rempailleur de chaises arrivés depuis peu des lointaines marches de la région méridionale. Ils paient leurs impôts, sifflent en travaillant et le rempailleur a du talent pour croiser les brins de paille de façon originale.
Quelqu’un a tout de même fait observer que dans notre village si nous n’avons pas de médecin nous avons maintenant quatre vidangeurs et cinq rempailleurs de chaises.
                       
                       
3-C’est la guerre.
 
François Bijoux notre maire, qui avait récemment lancé une offensive au Mali lointain contre une bande de pouilleux salafistes, des hygiénistes qui prétendaient nous interdire de danser et de boire du vin, était revenu de cette ratonnade auréolé de la gloire de ceux qui livrent des batailles sans grands risques. Depuis il multiplie les déclarations insolentes en direction d’un lointain village syrien, peuplé de chamailleurs et de turbulents qui s’étripent à qui mieux mieu. Des querelleurs qu’il voudrait ramener à la raison au prétexte qu’ils se zigouillent à l’aide de produits chimiques vendus en dehors des grandes surfaces.
Hélas n’est pas César qui veut et  nos proches voisins lui ont conseillé de se tenir loin du Rubicon, ce qui mortifie notre BHL, un philosophe médiatique qui se prend pour Napoléon, entonnoir compris.


4- L’avocat.
 
Le village ne sait plus à quel saint se vouer. Les crimes crapuleux se succèdent et au « Poulet tapageur » on ne parle que de ça depuis quelques temps. Nous avons eu la visite de l’avocat d’un assassin d’enfant venu se restaurer et flairer l’ambiance. Naturellement il s’est trouvé quelqu’un pour lui poser la question bateau : « Cela ne vous dérange pas de plaider pour un assassin d’enfant ? »
 « Pas du tout, a répondu l’avocat. D’abord mon client n’a pas tué l’enfant, il l’a fait disparaître, nuance. En outre le gamin s’est précipité sur son poing. Et plusieurs fois. Mon client suppose que l’enfant voulait se suicider. D’ailleurs celui-ci en avait parlé à ses camarades de la maternelle, j’ai les preuves dans une enveloppe.» Depuis ce jour une blague court entre nous.
C’est l’histoire d’un mec qui a deux cartouches dans son pistolet et qui a trois personnes dans sa ligne de mire : Un vendeur de voiture d’occasion, un promoteur immobilier et un avocat, que lui suggérez vous ?
Réponse : de tirer les deux balles sur l’avocat pour être certain de ne pas le louper.

5- Racisme.

Cécile Flotte, une des  concierges de notre mairie, une ex poissonnière recyclée dans l'écologie, a accusé publiquement Manuel, notre garde-champêtre, de s’être torché avec le Pacte Républicain. Du diable si quelqu’un chez nous sait de quoi est fait ce pacte et à quoi il ressemble. Comme c’est une bonne copine de Bijoux notre maire qui la trimbale partout et à qui elle jette des regards énamourés, on s’est bien gardé de prendre position et de toute façon au village on s’en fout.
On aurait oublié l’affaire si le concubin de cette concierge n’y avait mis son grain de sel en accusant, dans un grand élan de bien pensance archi conventionnelle, notre garde-champêtre de racisme. Nous autres qui sommes aussi racistes que lui avons décidé de fonder une « Amicale des racistes » dont voici le règlement intérieur :
Nous, racistes du village gaulois décidons à partir d’aujourd’hui de conchier, pisser à la raie, piéaucuter et expédier au diable avec mission d’y rester :
- Les adorateurs du caillou pour qui le caillou est seul et unique, oubliant dans leur inculture les dieux multiples et divers qui se sont succédés à travers les âges ; adorateurs du caillou qui sont prêt à immoler, châtrer, décapiter ceux qui prient les nuages ou les reflets dans l’eau.
- Les orgueilleux, mégalomanes et goujats qui se croient appelés à un destin pharamineux et qui sont prêts à tout pour y parvenir.
- Les biens pensants sur voie unique pour qui la vérité est celle de l’autorité et pratiquent avec le zèle des ilotes dénonciations et mouchardages contre ceux qui pensent différemment. 
- Ceux qui se croient de la race des seigneurs avec droit de vie et de mort sur leur voisin.
- Ceux pour qui tout est dû, qu’ils soient voleurs ou habitués des guichets.
- Les « moi d’abord », les « je t’emmerde si t’es pas d’accord », les voyous qui insultent et attaquent les plus faibles, les électoralistes menteurs, les « c’est permis aux grands », les « ce sont mes coutumes même si elles sont d’un autre âge vous devez les adopter » et toute la racaille qui pourrit la vie à ceux qui payent pour maintenir leur place au chaud en prison…
La liste n’étant pas exhaustive il est permis à chacun d’ajouter ce qu’il veut tout en sachant que cela s’adresse aux blancs, aux noirs, aux jaunes et aux mélangés sans distinction d’âge et de conditions sociales.

6- Les Filles
 

Nous avons maintenant dans le village une chanteuse qui fait le bonheur des foires, noces et maisons de retraite, elle s’appelle Débila. Elle est encore plus court vêtu que les dames qui tapinent à l’orée du bois de monsieur Fernand, et Dieu sait si elle sont peu vêtues ces friponnes. (Dieu a dû être renseigné par le curé qui vitupère après ces dames, à chacun de ses prêches.)
Bijoux notre maire soutenu par un groupe de bigotes dont une musulmane un tantinet égarée parmi ces blanches brebis a décidé d'y mettre le holà. C’est que les tapineuses, dans notre monde où la fidélité n’est pas plus considérée qu’une rage de dents, offusquent malgré tout les ligues de vertu qui confondent morale et politique. Ils faut les « éradiquer » parce qu’elles se font payer, argumentent les bons apôtres. C’est du viol répétitif, a murmurée l'une  de ces coincées.
Au « Poulet Tapageur » nous ignorions que les victimes de viol se faisaient payer.
– Moi je fais ça gratuitement s’est vantée Débila. Certains après m’offrent une bague avec une grosse pierre, un collier de perles de Manacor ou encore des bottes rouges de chez Godillot, mais rien de plus…
– Comment feront les trouffions qui n’ont pas le temps de draguer, les névrosés, les vieux et  les moches qui puent des pieds ? S’est interrogé Topaze.
- Ils iront voir Débila, a répondu monsieur Brun.
PS Au jour  où je vous parle ( 30 mars 15)  on veut faire payer les clients de ces dames 1500€. Rien n'arrête les ligues de vertu avec à leur tête celle qui a "des yeux de vache" et qui s'occupe de santé publique (Cf l'Iliade). Bientôt une police des moeurs comme en Iran ?

7- Atteinte à la dignité de la personne humaine 
 
Manuel, notre garde-champêtre, qui garde le secret espoir de succéder à François Bijoux notre maire bien-aimé (bien-aimé par les dames), a prié Satandonné, un trublion d’humoriste qui voulait faire son one-man-show de village en village, de rentrer chez lui, de s’y terrer et surtout de se taire. Les habitants de ces villages , qui avaient l’habitude de regarder des spectacles lénifiants comme " La porteuse de pain " dont une des répliques : « Monsieur le curé est-ce que je peux aller jouer dans le jardin… » a marqué par son acuité et sa largeur de vues des générations de spectateurs, voire de philosophes tel Jean-Paul Sartres. Ajoutons aussi ce délice contemporain qu'est  "Joséphine ange gardien", ne pouvaient écouter les lazzis de ce bouffon sans que leurs cerveaux en soient dérangés.
Au « Poulet tapageur » nous approuvons la délicate attention de notre garde-champêtre car le village ne peut décemment supporter une mise en cause de ses valeurs les plus sacrées. Même si aucun d’entre nous n’a vu le spectacle en question, ce perturbateur porte « atteinte à la dignité de la personne humaine » pas moins, a affirmé notre garde-champêtre l’œil pétillant de la fierté du devoir accompli.
– Belle trouvaille en effet, a dit Topaze en buvant son pastis. Les artistes et les écrivains désormais auront du mouron à se faire.
- Les artistes et les supporteurs de football ! a ajouté Ségo en passant le torchon sur les tables.

 

8- Le pastafarien.
 

      Notre village abrite autant de représentants de religions les plus diverses qu’il y a de demoiselles qui arpentent l’orée du bois de monsieur Fernand. Imams, mollahs, pasteurs, rabbin, prêtres et autres chamans se disputent le terrain et tentent de convertir à l’activisme une population plutôt indolente et libertaire en la matière. Or un autre larron vient de s’inviter dans cette foire mystique, il s’agit d’un pastafarien. 

Il est entré dignement dans la salle du « Poulet Tapageur » coiffé de l’insigne de sa religion, une passoire. Pour le reste il était habillé comme vous et moi. Il s’est assis toujours très dignement et a commandé un verre de  chianti. Intrigué par la passoire nous lui avons posé quelques questions.

   Q : Pourquoi la passoire ?
    R : C’est le signe distinctif de ma religion. Elle sert à passer les pâtes…
   Q : Les pâtes… Les pâtes ?
    R : Notre dieu, à nous pastafariens, est un nuage de nouilles  qui flotte quelque part à 25 ou 30.000 pieds dans le ciel. Il est parfaitement amorphe, n’exige rien de personne, ne sature pas les médias de ses revendications, n’a pas d’exégètes et encore moins de théologiens. C’est cependant un dieu parfaitement présentable dans un monde où l’on se doit d’avoir une religion.
    Q : Mais quel en est le dogme ?
   R : Celui de lutter contre tous les autres dogmes. Vierge qui enfante, promenade sur un cheval ailé, muraille sainte etc. Et maintenant laissez-moi déguster en paix ce nectar qui n’a rien de divin. Á votre santé.
                                   

9- La favorite.
 
 
     Chacun sait que François Bijoux notre maire est un chaud lapin, et comme on dit dans le pays : Si  c’est loin d’être un César on doit reconnaître que c’est souvent  un Pompée, en auto, en avion  etc... Hélas ! Ce Casanova se lasse vite de ses maîtresses, souvent sous de futiles prétextes. On en veut pour preuve la répudiation récente de Valérie, sa favorite. « Prends ton sac et hors de ma vue » lui a-t-il fait savoir par un courrier express. « Va, je ne te hais point ! » lui a-t-elle répondu avec des sanglots dans la voix.  Si l’on connaît la fin de la romance, on n’en connaît toujours pas les raisons. Aussi «Au poulet tapageur » nous faisons des suppositions.
     Pour un proche du maire, c’est parce qu’elle a les intestins fragiles et qu’elle pète violemment et souvent au nez des visiteurs, lesquels se trouvent alors immergés dans les fragrances d’une latrine de gendarmerie par 40 degrés à l’ombre. Pour un autre, c’est sa manie de manger de l’ail qui incommode vivement les visiteurs depuis que pour un oui ou pour un non, tout le monde se fait la bise. Au dire du chauffeur du maire, c’est avant tout parce qu’elle l’a mordu au mauvais endroit après qu’il l’ait priée gentiment de prendre le manche pour l’emmener au septième ciel. (Voir ci-dessus Pompée pour ceux qui n’auraient pas compris). Pour un habitué de leur table, elle aurait cassé sur la tête de son amant le vieux vase de nuit dont il se servait, prostate oblige, après qu’il lui ait fait reproche de se mêler de tout, de discutailler hors de propos avec le premier venu, de vouloir régenter de la couleur du papier toilette de la mairie au code secret permettant d’ouvrir l’armoire où il range ses lunettes. Elle lui aurait même subtilisé la clé de cette armoire, rien que pour l’embêter. Oh ! Hé ! Ça fait beaucoup tout ça !


10- La valse des conseillers.
 
Bijoux notre maire a décidé de se séparer de quelques uns de ses conseillers. Puisque rien ne lui réussit, il parait logique de se priver des incompétents. L’économiste, le conseiller en communication ou le conseiller militaire ont cédé la place à une conseillère en brushing, une conseillère en shoping et une conseillère météo, toutes plus jolies les unes que les autres. Ce qui témoigne une fois de plus du bon goût de notre maire car à n’en pas douter dans leur domaine respectif, elles sont très compétentes.
 
11- 
L’Homme Nouveau.
 
François Bijoux,  notre maire, comme tous les hommes politiques de notre pays, milite pour l’universalité des peuples sans se soucier de l’opinion de ceux qui l’ont élu, donc des autochtones, exactement comme si le Saint Esprit avait survolé son crâne et l’avait empli « de bonne et suffisantes idées ». Les intellectuels qui pullullent dans son monde imaginaire lui ont fixés comme but à atteindre : "Une pensée globalisée et commune à tous et de ce fait universelle, sorte de tour de Babel devant unir les peuples de tous les pays. Même les immondes et les futiles". Les intellectuels ont aussi tracés les lignes à suivre : "Ouvrir large les bras et accueillir ces gens venus de l’autre bout du monde, sans distinction, afin qu’ils se sentent enfin chez eux…chez nous".
  Notre maire dans son désir de rassemblement n’est ni nationaliste et encore moins revanchard : Inaugurant un monument à la gloire des morts de la Grande Guerre il s’est attaché à démontrer l’internationalité des combattants. (Ce qui existait déjà au temps des croisades). Dans sa bouche les morts venaient de partout, Allemagne, Maghreb bien sûr, ancienne Indochine, États-Unis,  Royaume uni, Russie, mais par un inexplicable oubli de sa part aucun semble-t-il ne venait de France, pas de Français mis à part un Néo-calédonien, dans l’hécatombe des combats du Nord. Salauds de Français, devait-il penser en lisant le texte préparé par sa « plume », une fois de plus planqués à l'arrière. 
  Certes ces morts exilés sur notre sol ont bien mérité de notre reconnaissance. Mais comme le répète Monsieur Brun au « Poulet Tapageur » : la France n’est pas un désert aride, une terre de peuplement, encore moins un banc d’essais pour y fabriquer « l’homme nouveau » dada de tous les politiciens, de tous les philosophes et hélas ! De tous les tyrans. Fabrication menée à partir d’un brassage hasardeux d’opinions toutes faites. Des idées qui dans le cerveau de notre maire toujours prompt à sauter sur l’occasion,  peuvent devenir très dangereuses.
 

12  L’humanisme en question.
 
 
    « La  Laïcité ne doit pas être une arme contre l’humanisme » a déclaré Jean-Marie le G., dont on se demande parfois à quoi il occupe ses journées, mais c'est un proche de Bijoux notre maire. Au « Poulet Tapageur » on s’interroge. Qu’a-t-il bien voulu dire ? L’entourage de notre maire nous a habitué à des phrases ménageant la chèvre et le chou, à des phrases politiquement correctes, voire pure langue de bois, politiciennes ou même carrément mensongères,  mais pas encore sibyllines à ce point.
    Interrogé Jean-Marie le G. a expliqué que l’on pouvait tolérer certains accommodements avec la laïcité « comme (tolérer) les mères voilées accompagnant les enfants lors des sorties scolaires ». C’est donc cela son humanisme, tolérer une femme voilée parmi les petits enfants ! Mais voilée comment Jean-Marie ? Burqa, hijab ou foulard ? Les profs féminin pourront-ils aussi, au nom de l’humanisme, être voilées ; les bouddhistes pourront-ils, ou pourront-elles, accompagner les élèves en robe safran et le crâne rasé, les sikhs chevelus avec un poignard à la ceinture, les juives orthodoxes coiffées du tichel ou perruquées de leurs sheitel casher et les pastafariennes coiffées de la passoire ? Tout ça au nom de l’humanisme ?
    Je croyais que l’humanisme était une doctrine destinée à relever l’homme, ou la femme, de la fange dans laquelle il patauge au quotidien, « Le culte de tout ce qui est de l'homme » selon Renan. Alors le voile chez une musulmane serait une pratique humaniste ? Nous sommes tous d’accord pour te dire Jean-Marie que tu te fous de nous ou que tu ne sais plus ce que tu dis, que tu es en contradiction avec la loi. Mais pas avec la loi électoraliste naturellement.
    Et puis en quoi la vision d’une femme habillée en minijupe ou en jean, musulmane ou autre, pourrait-il offenser nos chers petits, craint-on que cela développe prématurément leur libido ?
NB :  En Algérie ces dames transportaient des armes sous leur ample voile.
 

13 Climat ?!
 
  
   Notre maire François Bijoux est en visite aux Philippines pour inciter les Philippins à porter plus d’attention au changement du climat qui s’annonce. Ah ces Philippins !  Des gens,  je vous jure, qui se foutent de tout malgré leurs 26 typhons annuels. Notre maire est certainement un climatologue averti mais c’est hélas, un piètre météorologue. N’a-t-il pas fait plusieurs discours et inspection des troupes sans son parapluie, pas même un imperméable, alors qu’il tombait des cordes ? Se rendre, pour parler du réchauffement de la planète dans un pays au climat tropical et durant la période chaude (la tag-init) alors que chez nous il est tombé cinq mètres de neige rafraîchissante, c’est courageux. Et plaindre les Philippins lorsqu’une tornade les visite alors qu’il n’est pas allé au moins une fois à la Faute-sur-mer après la tempête Xintia, c’est altruiste.
   Il rêve, comme tant d’autres avant lui, de nous entraîner dans une croisade pour une cause juste dit Ségo, qui secouerait l’apathie du monde. Mais il n’est ni Bernard de Clairvaux, ni le pape Urbain II, ou Saint Louis. C’est un homme normal dans un petit pays. Nicolas Hulot fera-t-il l’affaire en  tenant des discours dignes de Saint Bernard de Clairvaux ? Ou Marion Cotillard ? Ou les EELV de France ? Au fait qu’est allée faire Marion Cotillard dans cette galère hautement spirituelle ?
Bizarreries de la nature il n'a presque pas neigé à Val Thorens l'hiver dernier. C'est à cause du "réchauffement climatique" a dit une dame météo à la télé. Cette année la neige y est tombée avant partout ailleurs; c'est à cause du "refroidissement climatique" probablement.
 1er mars 2015 

14 
Machiavel.
 
Notre maire, ce bon monsieur Bijoux, ne pense qu’a sa réélection et pas seulement en se rasant le matin. Ce qui est bien naturel : qui ne souhaite pas conserver le plus longtemps possible un état où il se sent bien. Pour gagner il a longuement étudié Machiavel et a fait sien ces deux principes tirés Du Prince :
1- "Un prince bien avisé ne doit point accomplir sa promesse lorsque cet accomplissement lui serait nuisible, et que les raisons qui l’ont déterminé à promettre n’existent plus".
2- "Ce qui est absolument nécessaire, c’est de posséder parfaitement l’art de simuler et de dissimuler. Les hommes sont si aveugles, si entrainés par le besoin du moment, qu’un trompeur trouve toujours quelqu’un qui se laisse tromper".
Ainsi armé notre maire dispose de toute l’artillerie nécessaire pour gagner sa réélection.
 
Jean-Bernard papi © 22/07/15

15- Les bonnes règles du vivre ensemble
 
À la suite d’un chapelet d’assassinats perpétrés par une bande d’abrutis gavés de Captagon se recommandant de l’Islam et réclamant l’instauration de la Charia et le port du voile islamique dans notre village, notre maire, monsieur Bijoux, a pris les arrêtés suivants :
- Désormais les musulmans voleurs ou criminels auront le choix, pour tous les délits et crimes commis dans le village, entre l’application stricte de la charia ou l’application du code pénal en vigueur dans la République.
- Le port du voile sera autorisé à toutes les femmes qui le souhaitent mais il sera obligatoire pour les prostituées.
- Les piscines seront ouvertes pour les femmes musulmanes et pour elles seules de 3 heures à 5 heures du matin.
- Si un médecin ne peut ausculter une femme musulmane en raison de son sexe il sera fait appel à un médecin féminin volontaire ou à défaut à une vétérinaire voire à une matrone.
- Les urgences de l’hôpital seront désormais ouvertes aux musulmans de minuit à 10 heures et de midi à 19 heures pour les autres.
- Les égorgements des animaux de boucherie sans étourdissement pour satisfaire au rite de la viande hallale seront effectués dans des abattoirs musulmans ou à défaut seront importés (au frais des dits musulmans) des pays pratiquants la même foi comme le Nigeria, le Qatar etc.
 
Signé Bijoux  p.o Jean-Bernard Papi  © 27/11/15
 

16-Léonarda.
 
 
Léonarda, une jeune fille de 17 ans qui vit à présent au Kosovo après s’être fait jeter du territoire français par monsieur Bijoux notre maire, l’apostrophe par média interposé. « Vous avez gâché ma vie ! » lui lance-t-elle depuis le Kosovo.
Que faire devant un tel drame ? Car il s’agit d’amour n’en doutons pas.  Se rouler à ses pieds en lui demandant pardon, la dignité de notre maire s’y oppose. La faire revenir en France ? Oui bien sûr mais ensuite ? L’épouser ? Elle est trop jeune et notre maire ne veut pas se marier. En faire sa maîtresse ? Ce serait le mieux. Elle habiterait avec toute sa famille l’aile droite de l’Elisée. Elle ferait d’innombrables voyages en sa compagnie, saluée comme il se doit par les présidents et têtes couronnées du monde entier. Elle pourrait emmener avec elle son cher papa qui est souffrant, parait-il, et dont un changement d’air radical ferait du bien.
Il ne lui serait pas demandé de travailler, ni à elle ni à sa famille. Le contribuable est là pour ça.
 
Jean-Bernard Papi © 03/2016

17- Tous à la manif.
 
   Dans notre village nous avons observé avec étonnement nos lycéens manifester contre la « Loi travail » si exigée par notre bon maire monsieur Bijoux et concoctée par ses services. Des lycéens qui avaient gonflé leurs troupes de quelques CM1, CM2 ramassés alors qu’ils faisaient l’école buissonnière. « Du travail on en veut pas », scandaient leurs leaders « Niqué, chanté et boire nous sufi » répondaient les pancartes. Et encore ce calicot tenu par une bande de filles et de garçons : « On aura le bak de toute fasson, et après cé Paul Emploi qui s’okupera de nous ». C’est vrai, alors pourquoi une loi ? a soupiré notre garde champêtre.
   – J’ai la passion d’écrire, mais être écrivain ce n’est pas travailler, c’est buller !  nous a confié un adolescent alors que regardions passer la manifestation assis à la terrasse du « Poulet tapageur ». Et après que l’un d’entre nous lui ait demandé vers quel métier il voulait s’orienter.
    Ségo, qui s’était assise avec nous, a eu ce mot délicieux : On dirait que sur leurs pancartes ils font moins de fautes d’orthographe que l’an passé.
 
Jean-Bernard Papi ©

 18 -Sauvetage industriel.
 
  Notre maire, ce fringant monsieur Bijoux, pour des raisons assez obscures a décidé d’empêcher la faillite des cachous Lajaunie. Les cachous Lajaunie sont des petites pastilles bien connues fabriquées par une entreprise de chez nous depuis plus de cent ans. Elle a employé jadis plus de deux cents ouvriers, aujourd’hui ils ne sont qu’une vingtaine mais se battent comme mille pour conserver leur emploi. C’est pourquoi notre maire a décidé que la commune ferait un geste pour relancer l’entreprise en achetant cinq-cents-mille boites de cachous. Elles seront distribuées dans les écoles, gracieusement offertes aux délinquants par les gendarmes, l’église les glissera dans la bouche des communiants après l’hostie et naturellement tous les visiteurs de marque auront droit à leur boite de cachous.
  – Notre budget sera bien écorné, ont soupiré ceux de l’opposition. Et pour quoi faire puisque personne n’achète plus nos cachous, préférant les Bêtises de Cambrais ou les nougats de Montélimar.
– Vous vous trompez, a argumenté Michel Pasin l’adjoint pour le budget, grand ami du maire, dans quelques années le cachou Lajaunie sera devenu un objet de collection et alors à nous le pécule.
   – Peut-être, a déclaré Ségo, la patronne du" Poulet tapageur" en essuyant ses verres, mais rien ne prouve que les collectionneurs aimeront la bobine de notre maire et le « Votez pour moi » imprimé au verso des boites.
 
Jean-Bernard Papi © le 7/10/16


19 - Un maire ne devrait pas dire ça.
 

   Notre maire, qui aime les journalistes avec passion, il a même failli en épouser une, vient de terminer un livre conjoint avec messieurs Navet et Thomme intitulé « Un maire ne devrait pas dire ça ». Franchement en le lisant j’avais l’impression de suivre et d’écouter Louis XVI. Ce n’est pas de ma faute, dit-il à longueur de pages et de s’acharner à le prouver jusqu’à l’écœurement.
  Page 28 je relève cette confidence emberlificotée, très « lui » : « Il y a une cohorte de gens dans l’administration qui ont travaillé avec la gauche, qui ont même pu être directeurs sous la droite, mais qui veulent travailler pour leur pays. » Ce qui voudrait dire qu’avant l’arrivée de notre maire, ils travaillaient pour le roi de Prusse, pour une puissance étrangère ? Peut-être faut-il traduire ce « travailler pour leur pays » par « travailler pour une meilleure paye » ?
  Tout au long des pages on ne peut que s’étonner de la naïveté, de la candeur et surtout de cet immense orgueil qui faisait dire à l’un de ses conseiller : « Il s’aime… » Malgré tout Ségo, au « Poulet tapageur », est prête à parier qu’il sera réélu. Les clients habituels font la moue… Il s’est encore tiré une balle dans le pied avec ce bouquin, soupire l’un d’eux. Bientôt il n’y aura plus de balle et même peut- être plus de pied.
 
 Jean-Bernard Papi © 10/1016


20 -Succession ouverte à la mairie.
 

  
  Notre maire, lucidement, a décidé de ne pas briguer un second mandat électoral, probablement effrayé par ce qui l’attendait, en particulier ces réformes sans cesse repoussées aux calendes grecques. Aussitôt le petit personnel de la mairie s’est mis en tête de lui succéder. L’un, Monsieur H qui arbore en permanence une mine de croque-mort constipé veut « réjouir la France », l’autre voudrait changer de société en imposant la civilisation de la Corée du Nord dans laquelle, bien entendu, il tiendrait le rôle du « vénéré leader ». Un troisième plus modeste n’imposerait qu’une copie du bolchévisme, goulag compris pour la mise au pas de certaine mauvaises têtes (suivez mon regard). Celui que l’on surnomme « Le gros rouge qui tache » parle de Fidel Castro et de Chavez comme des dieux qui auraient rendu leur peuple heureux au-delà de toute espérance.
  Monsieur Brun, un habitué du « Poulet Tapageur », un homme qui cachait bien son jeu nous propose un programme sadomasochiste pas à piquer des vers tandis que Janine, l’épicière, continue de recycler le programme de son vieux père, Jean-Marie du temps où il était chef facho. Tous espèrent être au plus proche de l’assiette au beurre et guignent déjà vers les clés du coffre-fort de la mairie.
 Tout cela est bien beau et les programmes bien décortiqués, à l’intention des idiots que nous sommes, dans des laïus qui, tout obscurs qu’ils soient, parlent du fameux progrès que tous se targuent de faire jaillir un jour. Rien que pour nous. (Probablement comme ces OGM ou ce pétrole issu des schistes bitumeux stupidement interdits). Car enfin la question se pose : sommes-nous des sujets pensant ou des objets manipulables ? Je vous laisse le soin de répondre. Cependant souvenez-vous d’une chose : la machine à vapeur et ses dérivés multiplièrent nos forces musculaires ; l’arrivée récent du « Numérique » va multiplier les forces de l’esprit et nos connaissances, dans des proportions encore inimaginables... Alors à bon entendeur salut !
 
Jean-Bernard Papi © déc. 2016  

Nous avons un nouveau maire Emmanuel M ! Attendons de voir....

 ?       

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