Jean-Bernard Papi, romancier, essayiste, nouvelliste et poète
Il n'y a de recette de jouvence que le rire.
Partageons nos plaisirs. Vous lisez ! J'écris !
Poèmes sans moi
Les affreux.
Les tourne-pouces, les crève-la-faim Les va-nu-pieds, bancals et gueux Enfants des basses oeuvres du Moyen-Âge
Les boit-sans-soif, les francs coquins Les débauchés, cloches et guenilleux Les chourineurs virés anthropophages
Ceux qui fleurent bon le purin Qui tiennent salon dans les égouts
Qui se chamaillent avec les rats
Ceux que l'on attache à des chiens Qui hurlent au ciel, que l'on dit fous Et celles enceintes du choléra
Sont les moutons d’aimables frères Que l'on dit « Chasse-misères » Pâles Tartuffe et vrais bourgeois Qui magouillent dans la finance Es charité et es souffrance.
Rien n'est plus gras qu'un mendigot Quand on veut lui tondre le dos Comme tout humain, ces pendards Veulent du fric pour faire du lard Car il n'est vilain, vilaine Miséreux, crevure ou tire-laine Qui n'espère à chaque jour Se voir bourgeois riche à son tour.
Demain, nos perpétuelles fêtes traceront dans le ciel leurs serpentins d’argent. Nos savants partiront à la conquête du temps et nos jours seront miel.
Demain,
tu te lèveras matin belle comme à vingt ans à peine une ride de douceur. Je chercherai sur ton corps la glissade des heures peut-être ici un cheveu blanc ?
Demain, nos garçons par nature nous ressembleront sages, jamais grossiers, artistes, sportifs, parfois même aventuriers et beaux comme Apollon.
Demain, nos filles seront astronaute, pilote de fusées, capitaine ou général, s’envoleront en longues balades astrales pour un brin de muguet.
Demain, les dieux enfin autour d’une même table sans esprit de revanche discuteront du temps qu’il fera dimanche d’un ton très convenable.
Demain, les soucis seront à jamais chassés de nos cités. Que de larmes de joie pour marcher ensemble en rang par trois du cinéma à la télé !