Demain, comment sera demain ?
Je devine dans mon cœur tant de crédulité,
tant de soif d’un paisible destin
que cent tyrans bientôt se diront mon berger. Demain, comment sera demain ?
Qu’importe l’astrologue ou le marc de café !
Laissons pérorer les devins.
Tous nous mourrons un jour, là est la vérité.
Jean-Bernard Papi ©
Ronde des dieux
Allah, dit-on partout, est grand
le Dieu de Michel-Ange est barbu et gras
on croit Yahvé féroce et d’un esprit étroit
Manitou serait « l’Esprit qui jailli du néant ».
Bouddha l’illuminé n’est qu’obèse endormi
le vénéré Krishna est de couleur bleu-noir
l’Isis de Philae écrivit un prélude à l’Histoire
le dernier ciel Taoïste a pour nom Laozi.
Chacun le sait Hanuman est un singe
Mahomet, Jésus, Moïse ne sont que des mecs
Tlaloc fut associé à l’eau chez les Aztèques
à Turin le linceul n’est qu’un linge.
Apollon choyait les jeunes garçons.
Junon, Mardouk, Thor, Odin, Ahura Mazda,
le Toutatis Gaulois et Wiracocha chez les Incas
sont à présent des divinités à l’abandon.
Quelles que soient vos qualités ou vos formes
encensés des fous comme des philosophes
dieux de vent, de papier, de bronze ou d’étoffe
le seul dieu qui vous surpasse c’est l’Homme.
Jean-Bernard Papi©
Last corrida.
A las cinco de la tarde…
Federico Garcia Lorca
Puisque les taureaux sont chassés de l’arène
En Barcelone de Gaudi
Sachez qu’ils mourront quand même
D’âge ou de maladie.
Chassés comme les vieux guerriers,
Traîneurs de sabre inutiles
Blessés dix fois, pas même rentiers.
Elle est bien loin la guerre civile.
À cinq heures tu iras jeune señorita
Proclamer dans l’arène : Viva football !
Viva la muerte des corridas !
Finie l’épée, viva dope et scandales !
Hemingway n’y célèbrera plus la gloire
Des toreros d’Andalucia.
Les aficionados entreront dans l'Histoire.
Toros adios. Vamos Barça !
Jean-Bernard Papi ©
A las cinco de la tarde : « Á cinq heures du soir », premier vers du « Coup de corne et la mort » de Federico Garcia Lorca
à suivre,